Parenthèse : une excursion en Finlande (première partie)
Bienvenue en Finlande, terre des légendes, des lacs et des métalleux. Certains se souviennent peut-être que, à mon arrivée à Edimbourg, j’avais atterri vendeuse dans une boutique de souvenirs clinquants sur la Royal Mile. Certainement pas le job le plus épanouissant au monde, mais ça avait au moins eu le mérite de me faire rencontrer du monde, dont – et surtout – ma chère copine finlandaise Emmi, compère de pubs et de fish’n chips pendant tout le festival d’Edimbourg 2009 ! Cette année, à mon tour : je m’envole pour Jyväskylä, en Finlande centrale, où Emmi est étudiante. L’avion m’amène directement d’Edimbourg à Tampere avant de prendre un train pour remonter jusqu’à Jyväskylä, à une heure et demie de route au nord. La voie ferrée traverse des étendues de campagne et des forêts de pins et bouleaux qui serpentent entre d'innombrables petits lacs.
Dès jeudi, mon séjour s’amorce sous le signe du kitsch avec la demi-finale du légendaire concours Eurovision de la chanson. Super, cette année, je n’ai pas trop à rougir du candidat tricolore, c’est déjà ça. Soyons honnêtes, c’est surtout une excuse pour organiser une soirée entre filles et rigoler un bon coup. Mais n’est-ce pas tout l’intérêt du concours ? Les pays candidats rivalisent de ringardise et de bons sentiments, sur fond de paillettes et de décolletés ostentatoires. C’est beau, l’Europe. En tout cas, les Finlandais, eux, sont sympas – à la fois accueillants et sans façons, comme la belle campagne paisible de leur pays.
Jyväskylä est ce qu’on appellerait chez nous une petite ville, mais ville universitaire malgré tout, donc plutôt jeune et vivante, même si j’imagine qu’en plein cœur de l’hiver, à -20° sous la neige et avec seulement quelques heures de soleil en tout et pour tout dans la journée, l’endroit doit être méconnaissable. Pour l’heure, j’ai de la chance : mon séjour s’annonce sous un temps clément, même si la grisaille commence à pointer son nez depuis deux jours. La météo est particulièrement accueillante à mon arrivé : dans le train pour Jyväskylä, il fait chaud, trop chaud même. Les prévisions étaient trop pessimistes : de 1°C à 12°C ? On tire plutôt vers le 18°C sans nuages ! En été, tous les soirs à 20h, depuis la colline qui constitue le point culminant de la ville, c'est "l'appel de la nuit": des hauts-parleurs diffusent pendant une minute l'hymne de la Finlande centrale.
Au lendemain de mon arrivée, et pour commencer du bon pied, la mère d’Emmi nous invite au restaurant Viking. Au menu : saucisses d’ours et saucisses de renne avec choucroute crémeuse à la moutarde. Miam ! Boisson : bière au miel. En dessert, assortiment de douceurs « barbares » dont une fameuse spécialité finlandaise, la déroutante glace au goudron de bois ! Et pourtant, c’est bon.
Dimanche, c’est la coupe du monde de hockey sur glace. Entre ça et l’Eurovision, la Finlande vit un concentré de moments historiques sur seulement quelques jours (heum). Les garçons ont déjà prévu une soirée pizza-bière (une convention internationale, semble-t-il, quand il s’agit de sport à la télé) et Emmi et moi suivons mollement le match depuis le canapé. Déjà que je ne comprends pas les règles, avec en plus des commentaires en langue étrangère, je ne risque pas d’augmenter ma culture sport. Le concept, apparemment, est un match de une heure divisé en quatre quarts d’heure avec beaucoup, beaucoup de pauses et beaucoup de rembourrages parce que se manger une crosse de hockey dans le tibia, ça fait mal. Heureusement, tout finit bien. La Finlande écrase son vieux rival, la Suède, à 6 contre 1. Le pays attendait ce moment depuis sa dernière victoire en 1995. Le hockey sur glace, je n’y comprends rien (on doit même m’expliquer quand il y a des buts), et pour être franche ça ne me travaille pas plus que ça, mais c’est l’ambiance qui compte. Jyväskylä est en liesse, ça klaxonne de partout, des drapeaux finlandais apparaissent aux fenêtres. Champions du moooonnnnnde !!! Surtout, la victoire vaut à la Finlande un moment de bravoure, une vidéo bientôt culte : l’entraîneur finlandais complètement ivre se vautrant sur le tapis rouge à la descente d’avion après la victoire. Enjoy.
À la campagne: le temps tourne à l'orage.
La même région, sous un ciel bleu, a des airs de carte postale.
En Finlande, on célèbre l'équivalent du BAC en revêtant ce superbe couvre-chef........... (!)
Une petite maison au bord du lac, ça tente quelqu'un ?