Le coup de gueule / Le coup de cœur du jour
Chers amis British. Je vous aime, mais là, franchement. FRANCHEMENT.
Depuis quelques semaines, je donne un cours de Français une fois par semaine à l’école supérieure de Telford, au nord de la ville, pour les étudiants en tourisme. Jusque-là, tout va bien. Sauf que ce cours a dû être mis en place à l’initiative des étudiants eux-mêmes, qu’ils ont dû se cotiser pour s’offrir des cours supplémentaires, et qu’ils prennent sur leur temps libre pour assister au cours de Français en plus de leur programme habituel. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont aucun cours de langue de prévu dans leur formation... Je rappelle qu’il s’agit d’étudiants en tourisme, donc qu’après leurs études, soit ils iront travailler à l’étranger, soit ils resteront en Ecosse, mais seront en contact avec des touristes ou des clients français, allemands, espagnols... et que, non, tout le monde ne parle pas la langue de Shakespeare. Les étudiants se sont réunis pour réclamer des cours de langue vivante. On leur a répondu que c’était inutile... Cherchez l’erreur !
Me voilà donc responsable de cours de Français « sauvages » pour un groupe d’étudiants sympas et motivés. J’ai connu pire.
J’essaye bien de piocher des idées dans des manuels de français, mais les dialogues tout faits sont rasoirs comme un jour sans fin et, au final, mes étudiants en tourisme ont-ils vraiment besoin de savoir raconter leur journée à l’école ou de débattre de politique ?... C’est décidé, je vais faire ma propre tambouille. Ça prend plus de temps, bien sûr, et parfois je me demande comme Molière ce que je suis venue faire dans cette galère, mais c’est plus intéressant pour tout le monde, moi y compris.
Du coup, je puise abondamment dans le patrimoine audiovisuel français et dans la jungle qu’est Youtube. Les étudiants apprennent à indiquer le chemin à quelqu’un à partir d’un épisode d’Un Gars Une Fille où Jean et Alex sont paumés à Londres, et au détour d’un point de grammaire je leur montre quelques photos de la Bretagne. Sans écran projecteur, il faut se serrer un peu autour de mon petit écran d’ordinateur pour voir les vidéos, mais le cours à la bonne franquette, c’est bien aussi.
Alors oui, je trouve toujours aberrant que des étudiants en tourisme n’aient pas le droit à des cours de langue dans leur cursus, mais tout n’est pas perdu. Quant à moi, plus je cherche des documents sur l’Ecosse en français, plus je me rappelle à quel point j’ai plaisir à faire découvrir Edimbourg. En faisant quelques recherches de reportage sur la ville j’ai trouvé cette vidéo et là, je suis tombée amoureuse :
Bref, comme dirait Canal +, vive les kilts, vive l’Ecosse !