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Scottish Adventures - Mes péripéties écossaises

A bord du HMS Bounty (2-5 septembre)

22 Septembre 2009, 00:04am

Publié par Adèle

Début septembre. Le festival est fini, Edimbourg s’est assagie et comme je n’ai pas encore d’emploi, je décide de répondre à une annonce pour du bénévolat : on recherche des agents d’accueil pour la visite guidée d’un voilier qui sera à quai au port d’Edimbourg du 2 au 5 septembre.

 

Le HMS Bounty, c’est le navire du film « Les révoltés du Bounty » - film sur la mutinerie qui prit place sur le voilier original. Le Bounty sur lequel je travaillerai est une réplique, légèrement plus longue, dudit voilier, et qui a en fait été construite pour les besoins du film. Il apparaît également dans l’un des « Pirates des Caraïbes ».

 


En théorie, je suis là pour assurer la vente de tickets pour les visites guidées mais le premier jour, il n’y a pas foule. C’est l’occasion de faire connaissance avec l’équipage et d’en apprendre un peu plus sur la vie à bord.  C’est un équipage moderne, avec une quasi parité hommes-femmes et une moyenne d’âge sacrément en-dessous de ce que j’attendais ! Tant mieux, l’ambiance est détendue est les liens se tissent vite. Après une première heure à tourner un peu en rond je décide de faire connaissance avec l’équipage en abordant les gens au hasard (on a la technique d’approche qu’on mérite). Dix minutes plus tard, je me retrouve à faire des nœuds de cordage et à bavarder avec un petit gars épatant, Gabriel : dix-neuf ans, la tête sur les épaules, débrouillard comme tout, le petit a déjà voyagé tout seul au Japon et en Amérique du Sud, avant de décider qu’après tout, il irait bien traverser l’Atlantique sur un voilier...

 


 

 

L’avantage de l’expérience, c’est de rencontrer des gens peu ordinaires qu’on a rarement l’habitude de croiser (forcément… ils sont rarement à terre). La quasi-totalité de l’équipage est américain. Je mange avec eux dans les cuisines midi et soir - le déjeuner est servi à midi, le souper à dix-sept heures. La plupart des marins arborent des tatouages portant une signification spéciale, qu’ils m’expliquent -  l’encre pour la traversée de l’Atlantique, le moineau pour… 5000 miles marines ? J’ai un doute, mais l’idée est d’avoir passé un « cap » de distance sur l’océan.

 

En soirée, je décide de faire découvrir les bizarreries de la gastronomie écossaise à mes amis et j’emmène tout le monde déguster la légendaire barre de mars frite au Fish’n Chips du coin… (Pour les curieux, une barre de Mars frite, ça ressemble à ça :)


 

Ensuite, direction un petit pub de quartier près des quais de Leith. C’est l’occasion de faire un peu mieux connaissance autour d’un verre. Chaque membre de l’équipage a des histoires plus surprenantes les uns que les autres. Maisie, par exemple, jeune anglaise de vingt-cinq ans, est tombée dans la marmite par pur hasard : la demoiselle, qui a étudié la mode et le design, se trouvait sur le plateau de « Pirates des Caraïbes » où sa mère… costumière du film, travaillait à l’époque. Maisie utilisait alors le Bounty comme un hôtel sur place, jusqu’au moment où le navire a dû reprendre le large et où l’équipage lui a proposé de rester à bord… Quatre ans plus tard, la voilà toujours en mer.

 

D’autres marins sont là seulement pour une période temporaire. Mitch, un Canadien avec qui j’ai des discussions sans fin – en Français avec l’accent québécois – s’est engagé comme volontaire sur le Bounty en tant qu’ébéniste. Histoire de changer de vie, de faire de nouvelles expériences. Puis il reprendra le cours de sa vie normale une fois à terre en Amérique. Andrew, de son côté, s’est accordé quelques semaines d’aventure avant de devoir replonger dans l’effervescence de Londres, où il étudie le droit. Mais que ce soit leur métier ou une coupure de quelques semaines, tous les marins ont une histoire unique avec le HMS Bounty.

 


Durant trois jours, le temps que le Bounty reste à quai à Leith, je me charge de l’accueil des visiteurs mais les longues périodes d’accalmie me laissent aussi le temps de toucher un peu à tout. Je donne quelques retouches de peinture là où la rouille a laissé des traces. L’épisode du rafistolage des voiles, en revanche, s’avère plus difficile qu’il n’en a l’air. Les aiguilles sont énormes et le tissu très épais. Inutile de dire que l’inexpérience par-dessus le marché me rend particulièrement peu productive. Mais comme je suis bénévole, pas de pression.

 

Samedi 5 septembre, vers 8h30 du matin, je monte une dernière fois à bord du Bounty, cette fois pour dire au revoir à tout le monde : leur aventure à Edimbourg se termine, il est temps pour eux de reprendre la mer avant de descendre jusqu’en Irlande, puis vers le Portugal avant de repartir aux Etats-Unis. J’ai un petit pincement au cœur en voyant le bateau s’éloigner et les visages disparaître au loin. Chacun reprend sa route…

 


Le Bounty quitte le port de Leith, à Edimbourg nord

A noter, une anecdote pour finir : après son court séjour à Edimbourg, le Bounty a fait escale à Greenock, sur la côte ouest de l’Ecosse, où il a été pris d’assaut. De l’argent, des vêtements et un drapeau américain ont notamment été dérobés… Une vraie vie de vaisseau pirate.

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C
<br /> Le bateau est génial, et tes histoires super comme d'habitude. (on t'a déjà dit que tu devrais écrire? )<br /> Mais je suis désolée, le mars frit, même en image, ça reste une hérésie. C'est vraiment meilleur que ce que ça à l'air?<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Merci pour la photo de mars! et ils font le bounty frit?<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Crois-le ou pas, mais oui !!!<br /> <br /> <br />
P
<br /> Ahoy me bucko ! Ye got yeself on a mighty fine vessel ! :)<br /> <br /> <br />
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